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jeudi 2 juillet 2020

Démission de mon mandat de conseiller municipal




Voici la reproduction de ma lettre de démission du conseil municipal de Digne-les-Bains suite au second tour du scrutin municipal de 2020, une page se tourne pour moi :



M. Thibaut LE CORRE
04000 Digne-les-Bains




Mme le Maire
Hôtel de Ville
1, Boulevard Martin Bret
04000 Digne-les-Bains



À Digne-les-Bains, le lundi 29 juin 2020



Madame le Maire,



Comme vous le savez j’ai été membre du conseil municipal de Digne-lesBains depuis les élections municipales de 2014 chargé des questions liées au Numérique et à l’Innovation, puis conseiller d’agglomération délégué au Numérique depuis 2017. À ce titre j’ai pu mener à bien des projets que je pense indispensables pour l’avenir de ce territoire et j’espère que la dynamique que j’ai pu à mon niveau insuffler pourra se poursuivre et s’amplifier.


Suite au scrutin municipal dont le second tour a eu lieu le 28 juin 2020, j’ai été élu sur la liste « Ambitions pour Digne-les-Bains » mais je souhaite dès aujourd'hui démissionner de ce mandat et reprendre ainsi ma liberté.

En effet, lors de l’exercice de ce mandat j’ai peu à peu pris conscience des lacunes que nous avons en matière de citoyenneté locale active ; ces lacunes étant, à mon sens, partagées entre les différents acteurs (élus, techniciens et citoyens) ainsi qu’à différents niveaux (communal et communautaire). Etant homme de dialogue je me suis alors investi au-delà de mes délégations dans ce qui me semble être le cœur de notre démocratie locale : la participation citoyenne. Force est de constater que ces initiatives ont eu des succès mitigés et que hélas les vieux réflexes politiciens et partisans ont la vie dure. Je pense que nous devrions nous interroger collectivement sur les causes de ce manque de maturité citoyenne à laquelle je ne vois comme solution que l’éducation et l’émancipation de l’Homme, vaste programme s’il en est …

De plus la crise liée au CoVid-19 et en particulier le confinement, en forçant chacun d’entre nous à ralentir, m’a permis de prendre le temps de mieux me connaître moi-même et de m’interroger par rapport à mon engagement politique : son origine, son utilité et ses implications notamment sur ma vie personnelle. Je pense que peu nombreux sont les citoyens qui ont conscience des difficultés d’exercer un mandat local et de ses implications. À ce titre je sais que la patience et le soutien de ma famille et en particulier de ma femme tout au long de ces six années de mandat m’ont été précieux et que sans rien n’aurait été possible.

Par conséquent, je vous adresse par la présente ma démission du conseil municipal, à compter de la réception de cette lettre. D’ailleurs je me réjouis que ma démission avant le conseil municipal d’installation du 4 juillet permette à Matthieu Estève de devenir conseiller municipal, l’engagement civique de la jeunesse doit lui permettre de prendre toute la place qui lui revient de droit dans le débat public, c’est une chance pour tous.


Enfin, afin d’éviter toute récupération politique dans ces temps troublés et marqués par une campagne électorale qui, à mon avis, n’a clairement pas été à la hauteur des enjeux pour la prochaine mandature, je tiens à préciser que je n’ai pas de divergences de fond avec l’équipe de la liste « Ambitions pour Digne-lesBains », ayant participé à l’élaboration de son programme et dont je sais que la bonne gestion sera une des marqueurs.


Bien entendu je laisserai en mairie tous les documents relatifs aux dossiers sur lesquels je travaillais et prendrai les dispositions nécessaires pour transmettre toutes informations utiles pour celle ou celui qui me succèdera.


Je vous prie d'agréer, Madame le Maire, l'assurance de mes respectueuses salutations.


Thibaut Le Corre



lundi 11 mars 2019

Projet participatif - à nous la place !

Retour sur le déroulé du projet participatif "À nous la Place !" sur le réaménagement de la Place Général de Gaulle à Digne-les-Bains.

Samedi 2 février 2019 s'étaient donc donné rendez-vous des habitants et usagers de la Place Général de Gaulle la première étape du projet "À nous la Place !".
Il y a eu deux temps principaux à cet échange :
1. une expression des envies globales des participants par rapport à l'avenir de la place, suivie d'une déambulation-échanges sur des points plus précis.
2. une mise en commun de cet état des lieux par la méthode du Métaplan (un post-it par idée qui sont ensuite organisés en grands thèmes).
Il en est ressorti quatre thématiques principales :
- Liens entre la place et le reste de la ville
- Besoins liés à l'animation et la convivialité
- Besoins liés à la pratique
- Esthétique des lieux
Suite aux différents échanges est apparu un sous-ensemble : Mise en valeur du patrimoine culturel.





Les autres photos sont à cette adresse : https://www.facebook.com/ThibautLeCorreDigne/posts/545242365955507
et https://www.facebook.com/conseilcitoyendigne/posts/1045075562345219

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Samedi 9 février 2019 a eu lieu un atelier participatif autour de la question : "Quels équipements, pour quels usages ?" en utilisant la technique du Café du Monde (World Café) autour des cinq thématiques issues du travail de la semaine précédente.
Les propositions issues de cet atelier ont ensuite été pondérées par un vote via des gommettes, chaque participant en ayant 8 à sa disposition pour les coller à sa guise (de 0 à 8 gommettes par proposition). La synthèse de cet atelier a été réalisé à posteriori par l'association IFMAN Méditerranée animatrice de cette séquence : https://drive.google.com/file/d/16GbPFVhqfn-tQyk5IkxUsUPpIfM5_S9a/view?usp=sharing
Dix personnes (5 hommes - 5 femmes) se sont portées volontaires pour constituer un groupe de travail chargé de retravailler ces propositions collectives et de les présenter aux élus et au cabinet d'architectes pour leur prise en compte dans le projet de réaménagement.





Les autres photos sont à cette adresse : https://www.facebook.com/ThibautLeCorreDigne/posts/557228044756939


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Mardi 5 mars 2019 a eu lieu de 18h à 22h une réunion préparatoire à la présentation aux élus et aux architectes animée par Tristan Rechid, initiateur de la démarche participative de Saillans (plus d'info : https://www.democratiesvivantes.com/#en-savoir-plus-sur-saillans)

La dizaine de personnes participant à cet atelier ont pu expérimenter une forme de décision par consentement puis un vote ordonné pour enfin arriver à une production collective.

Une élection sans candidat a été ensuite réalisée pour mandater un représentant pour la réunion de présentation aux élus et aux architectes, elle a débouchée sur un binôme : Renée Gubert, membre du Conseil citoyen politique de la ville et moi-même. Ce vote a ensuite été entériné par l'ensemble des participants comme représentatif de la démarche et respectueux de la parité.





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Jeudi 7 mars 2019 a eu lieu à la salle de l'Atrium la présentation du projet de réaménagement de la place Général de Gaulle en trois temps :

- présentation de l'avant-projet architectural et paysager du cabinet d'architecte mandaté par la ville,

- présentation des productions du groupe participatif "à nous la Place !"

- échanges entre citoyens - architectes et élus par rapport à ces différentes présentations.



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Et la suite ?

Il est apparu que certains citoyens étaient désireux de s'investir pour suivre ce projet et s'y investir, reste à définir les contours et les modalités ... la suite au prochain épisode.

vendredi 7 décembre 2018

Gilets jaunes et politiques locales



Que dire à propos du mouvement des Gilets Jaunes qui n'ai pas été dis, disséqué, analysé, tamisé, ressassé, déformé ? Comme il est un mouvement protéiforme je ne prendrai pas le risque de faire une analyse macro mais je préfère prendre le parti de le voir au travers de mon prisme de petit élu local.

Nos représentants nationaux semblent complètement dépassés tellement la vie politique et la société française a été structurée depuis des décennies par une pyramide hiérarchique, seulement le numérique, en réduisant les distances et le temps nécessaire aux communications, accélère ce mouvement d'horizontalisation de la société.

En tant qu'élu dans notre système actuel de démocratie représentative, au niveau politique comme au niveau syndical, cela interroge sur le positionnement et le rôle de chacun tant la défiance est grande de la part des citoyens. Car le problème actuel n'est pas un simple problème de consentement à l'impôt (le fameux ras-le-bol fiscal), ou seulement un problème social, de fracture territoriale, encore moins de déni de l'urgence climatique, il est DÉMOCRATIQUE !

Le citoyen du XXI° siècle veut sortir de l'infantilisation dans laquelle la classe politique et la technostructure l'ont enfermé, il ne boit plus les paroles déversées par En-Haut, il voit bien que la complexité du monde est trop souvent utilisée comme alibi pour lui confisquer sa souveraineté.

Et cette soif de participation se vérifie à tous les étages de nos institutions, bien que pour l'instant l'élu local ne fasse pas encore l'objet d'un rejet massif comme c'est le cas avec nos représentants nationaux mais si la posture de l'élu local ne change pas avec cette transformation de notre société, cela pourrait bien devenir le cas.

Les collectivité territoriales étant de plus en plus dépendantes des décisions nationales en terme de dotations et de normes, les citoyens comprennent de moins en moins l'impuissance contrainte de leurs maires. Même à notre échelle territoriale les problèmes à appréhender sont complexes et bien souvent les élus doivent s'appuyer sur les techniciens des collectivités, mais je suis certain que les politiques locales seraient plus pertinentes et acceptées si elles étaient co-construite avec les citoyens et non seulement subies par eux. Les solutions ne peuvent plus venir uniquement des politiques publiques locales, les citoyens eux-mêmes ne veulent plus se contenter d'être des consommateurs passifs de la volonté de leurs représentants.

Nous devons reconstruire collectivement notre rapport à la Cité et à la politique, c'est la seule radicalité pérenne et constructive qui vaille !

Dans un article de 2016 à propos du mouvement Nuit Debout en comparaison avec les partis politiques traditionnels j'écrivais :
Il me semble que nous assistons à un basculement longtemps annoncé mais pas encore réalisé : le passage d'une démocratie représentative à une démocratie (mature ?) via le développement de la démocratie participative.

Et c'est une bonne chose, cela va dans le sens de l'histoire. La crise démocratique est grave, profonde, mais nécessaire pour sa transformation et sa régénération ! Les institutions changeront lorsque les mentalités auront changées, les mouvements pour la 6ième République (Mouvement pour la 6ième République et Convention pour la 6ième République) ont produit beaucoup d'analyses intéressantes sur le sujet, mais nous ne sommes encore qu'au milieu du gué.

Les citoyens français (au sens large, je parle ici des citoyens et non pas uniquement du peuple de Gauche) veulent reprendre leur place dans la vie de la cité, mais qu'elle peut-elle être ?
  • chez soi ? Et ne s'exprimer que via son bulletin de vote ?
  • dans la rue ? Et rejeter le système en bloc dans un manichéisme total ?
ou dans un lieu de dialogue au sein duquel élus et citoyens peuvent échanger de manière directe ?

À l'aube de 2019, qu'attendons-nous ?


mardi 9 mai 2017

Au lendemain de l'élection présidentielle 2017 ... redécouvrir la démocratie

La Présidentielle est derrière nous, au delà du résultat final quels enseignements en tirer ?
  1. la personnalisation de la Présidentielle écrase la vie politique française pendant des mois (primaires comprises),
  2. de manière globale la communication politique a pris le pas sur le débat d'idées,
  3. la défiance des citoyens envers leurs représentants politiques est très importante,
  4. la tendance est à la remise en cause des contre-pouvoirs sans discrimination : médias, sondages, syndicats, partis politiques, journalistes, juges, services de l'Etat, collectivités locales ...
  5. cette défiance commence à s'étendre à l'administration française via la défiance envers "le système".
et c'est peut-être ce dernier élément qui me rend le plus inquiet sur notre avenir commun ... car il est tellement facile de mettre tout et n'importe quoi dans "le système" que des dysfonctionnements connus dans toutes les démocraties deviennent des "manœuvres de l'oligarchie pour conserver le pouvoir" (je fais court mais l'idée est là).

Ne mélangeons pas tout ... que certains essayent de conserver et de renforcer leur pouvoir, quelque soit le nom que l'on puisse lui donner (oligarchie, aristocratie, ploutocratie, gérontocratie, technocratie, etc.), beaucoup de nos concitoyens en sont persuadés, c'est le symptôme que nous sommes à la fin d'un cycle et il apparaît que la démocratie dans notre pays est à reconstruire, ce constat fait de plus en plus consensus.

Mais tout remettre en cause, et mettre en cause l'ensemble des citoyens qui participent au processus démocratique tel que nous le connaissons actuellement, de façon aussi violente et sans discrimination, SANS CONNAÎTRE CE PROCESSUS DÉMOCRATIQUE ET LE CONTRÔLE CITOYEN QUI S'EXERCE À CHAQUE ELECTION, est au mieux de l'ignorance, au pire de la démagogie cynique.

En effet après avoir lu beaucoup d'informations tronquées ou orientées sur les réseaux sociaux sur "les fraudes massives / les radiations louches / les sondages avaient tout prévu comme par magie ...". Je parle bien d'informations tronquées et/ou orientées, ces informations ne sont pas fausses, par exemple : il y a bien presque 12 millions de non-inscrits ou de mal-inscrits sur les lites électorales, et c'est un vrai problème démocratique.

Par contre après avoir discuté avec plusieurs personnes (de tendance mélenchoniste mais aussi lepéniste) ayant relayées ces informations tronquées, je me suis aperçu que le fonctionnement d'un bureau de vote était une totale inconnue pour les citoyens, et je ne parle même pas des contrôles citoyens possibles (possibilité de faire assesseurs, contrôle du scrutin par les délégués de candidats, rôle des scrutateurs, possibilité d’émettre de faire inscrire des remarques sur les procès verbaux, conservation de l'ensemble des bulletins et feuilles d'émargement en cas de demande de recomptage, publication orale et écrite des résultats par le président au sein bureau de vote, centralisation des résultats au niveau communal, transmission au services de l'Etat, publication en OpenData des résultats bureau de vote par bureau de vote, etc.).

D'un côté cela dénote une redécouverte des processus démocratiques et c'est une bonne chose, mais comme il est bien plus facile et confortable de trouver des fausses informations sur Internet que de passer une journée à tenir un bureau de vote, le doute s'installe dans les esprits.

J'ai donc essayé à mon petit niveau de participer de cette documentation de ces processus sur mon compte Twitter en réalisant un "reportage" sur le fonctionnement d'un bureau de vote, disponible à cette adresse : https://twitter.com/i/moments/861850702649360385



J'ai aussi pris des photos concernant le processus de dépouillement et de contrôle de la sincérité du scrutin, mais vu que j'étais acteur de ce même processus il m'était impossible de twitter en même temps, mais j'espère avoir un peu de temps pour mettre tout ça en ligne prochainement.

A l'heure du buzz en 140 caractères (ou moins d'ailleurs), il est temps de se réapproprier le processus démocratique car la démocratie n'est pas extérieure aux citoyens, elle en est juste l'émanation.

La démocratie est un bien commun, à chacun de s'en saisir car
nous sommes le système.

mardi 25 avril 2017

Résultats premier tour élections présidentielles 2017 - Alpes de Haute Provence (et abstention)

Voici les résultats du premier tour des élections présidentielle de 2017 pour les Alpes de Haute Provence :

Inscrits : 126579
Votants : 102257
Nuls : 743
Blancs : 1801
Exprimés : 99713


LE PEN 24463 - 24,53%
MELENCHON 22448 - 22,51%
MACRON 19960 - 20,02%
FILLON 18442 - 18,5%
HAMON 4983 - 5%
DUPONT-AIGNAN 4860 - 4,87%
LASSALE 1721 - 1,73%
POUTOU 1178 - 1,18%
ASSELINEAU 932 - 0,93%
ARTHAUD 521 - 0,52%
CHEMINADE 205 - 0,21%


Mais ces pourcentages sont obtenus sur la base des votes exprimés, que se passe-t'il lorsque l'abstention est comparée aux scores des différents candidats ? Réponses en un graphique :



Abstention  19,21%
Nuls  0,59%
Blancs  1,42%

LE PEN  19,33%
MELENCHON  17,73%
MACRON  15,77%
FILLON  14,57%
HAMON  3,94%
DUPONT-AIGNAN  3,84%
AUTRES 3,60%


Conclusion : 

Vu les résultats relativement serrés des 4 premiers candidats dans le département (mais au niveau national aussi) comparé au taux d'abstention, notre système démocratique semble bien rouillé, et la gifle que ce sont pris les différents partis dis de gouvernement n'en n'est qu'un symptôme ...

Les changements institutionnels et politiques ne pourront venir que de la base citoyenne et non d'en-haut. La confiance des citoyens envers nos représentants politiques est clairement érodée, il faut reconstruire la démocratie en partant des citoyens.

samedi 1 octobre 2016

Hé ho, nuit debout !



Pourquoi relier deux actualités politiques si éloignées ?

En mettant à part les débordements des jours derniers qui sont le fait d'une minorité de casseurs et d’extrémistes et que les deux camps condamnent (et moi aussi !), parce qu'elles ne le sont pas tant que ça, je ne parle évidemment pas au niveau du message que chacune véhicule mais par rapport à leur racine commune à savoir : la démocratie.

"Hé ho la gauche" voit sa genèse dans la bataille électorale à venir, alors que le mouvement "Nuit debout" est né d'un rejet de la démocratie élective (au sens d'une démocratie représentative qui ne serait plus adaptée aux aspirations démocratiques des citoyens : les élus regardant les électeurs sans voir les citoyens).

  • L'un est de type Top-Bottom et l'autre de type Bottom-Up (Approches descendante et ascendante en français).
  • L'un est issue d'une impulsion verticale, l'autre prône l'horizontalité.
  • L'un utilise la caisse de résonance médiatique, l'autre utilise massivement les outils numériques (réseaux sociaux mais aussi plateformes citoyennes 2.0).
  • L'un défend la démocratie représentative contre ce qu'elle appelle l'anti-parlementarisme, l'autre ne jure que par la démocratie participative et pas seulement consultative. 

Par contre un glissement est en train de se produire, d'un côté vers une campagne électorale en vue des présidentielles 2017 (#çavamieux), de l'autre vers une convergences des luttes qui tend vers une radicalisation des positions défendues (#onvautmieuxqueça).

Chaque camp défend son point de vue en prenant ses compatriotes à témoin, chacun se réclamant plus démocrate que l'autre (suffrage universel contre citoyenneté), le point de crispation se fait autour de la loi El Khomri et du recours annoncé au 49.3 par le gouvernement mais je pense que le hiathus est plus profond que cet épiphénomène.

Il me semble que nous assistons à un basculement longtemps annoncé mais pas encore réalisé : le passage d'une démocratie représentative à une démocratie (mature ?) via le développement de la démocratie participative.

Et c'est une bonne chose, cela va dans le sens de l'histoire. La crise démocratique est grave, profonde, mais nécessaire pour sa transformation et sa régénération ! Les institutions changeront lorsque les mentalités auront changées, les mouvements pour la 6ième République (Mouvement pour la 6ième République et Convention pour la 6ième République) ont produit beaucoup d'analyses intéressantes sur le sujet, mais nous ne sommes encore qu'au milieu du gué.

Les citoyens français (au sens large, je parle ici des citoyens et non pas uniquement du peuple de Gauche) veulent reprendre leur place dans la vie de la cité, mais qu'elle peut-elle être ?
  • chez soi ? Et ne s'exprimer que via son bulletin de vote ?
  • dans la rue ? Et rejeter le système en bloc dans un manichéisme total ?
ou dans un lieu de dialogue au sein duquel élus et citoyens peuvent échanger de manière directe ?

Le numérique permet justement de mettre en place ce genre d'AGORA citoyennes, les citoyens veulent se mettre à l'ouvrage, c'est aussi aux élus d'entendre cette volonté et d'essayer de la prendre en compte pendant leur mandat.

En avant (et non #enmarche) pour redessiner les contours d'une nouvelle citoyenneté et en miroir d'une nouvelle gouvernance.


samedi 2 avril 2016

Numérique et démocratie participative - expérimentation citoyenne

Comment faire de cette année 2016 une année concrètement républicaine et numérique ?

J'ai déjà parlé de la démocratie liquide et de ses principes de fonctionnement qui permettent de palier à certains problèmes posés par la démocratie représentative qui traverse une véritable crise de confiance de la part des citoyens.

De même la consultation ouverte et en ligne sur la loi pour la République Numérique d'Axelle Lemaire, même imparfaite a été une expérience démocratique intéressante et instructive. Ma participation s'est construite autour d'une table ronde aux REUNIC2016, des votes et un amendement sur la loi (refusé par le gouvernement mais argumenté) et une audition par le Sénat sur la partie OpenData.

Mais plutôt que d'en parler pendant des heures et ouvrir des débats sans fin sur le pourquoi du comment, pourquoi ne pas essayer simplement de faire, quitte à commencer à (très) petit niveau ?

Que faire avec peu de moyens, sinon numériques, et une conviction forte que c'est dans la parole rendue aux citoyens par leurs élus que se trouve la clef d'une citoyenneté qui doit se renouveler ?

Pour aller plus loin que le partage de la feuille de route du projet de territoire que j'ai déjà mis en ligne sous licence libre, il faut ouvrir une véritable agora citoyenne qui puisse influer directement sur des actions impulsées par des élus et leur priorisation.

Pour cela pas besoin de grand chose, les plateformes en ligne de débat citoyen existent, il manque encore trois ingrédients indispensables :
  1. la volonté politique
  2. les règles de débat
  3. la communauté
Pour la volonté politique sur la ville de Digne-les-Bains je souhaite donner la parole aux citoyens qui voudront se saisir des sujets de ma délégation à savoir le numérique et l'innovation.

Pour les règles de débat, faisons simple :
  1. les habitants et usagers de la ville de Digne-les-Bains peuvent participer aux débats,
  2. les groupes de discussions concerneront dans un premier temps la priorisation des actions et la soumission de propositions sur cette délégation,
  3. les actions à prioriser seront soumises par l'élu en charge de la délégation,
  4. les propositions peuvent être soumises par n'importe quel utilisateur sous condition de rester dans le cadre : proposition constructive / réalisable (compétences communales et délégation),
  5. les propositions discutées et éventuellement amendées ayant reçu une majorité d'avis favorables (quorum, action et temps de consultation à définir) seront intégrées par l'élu dans son plan d'actions avec le soutien des utilisateurs impliqués.
Pour la création ou plutôt le développement d'une communauté de citoyens numériques c'est par la pratique que nous pourrons juger de la pertinence de cette démarche. Mais lorsque je constate la frustration issue d'un outil inadapté au dialogue citoyen comme a pu l'être la première version d'ID-Digne (une seconde version est en cours d'élaboration) tout me semble possible.

Enfin si le nombre de participants aux débats est au rendez-vous il me paraît intéressant de rajouter une expérimentation concernant le tirage au sort. Par exemple réaliser un tirage au sort parmi des volontaires pour la rédaction de textes ou de motions correspondant à des actions validées pour la délégation.

Bref, passons aux actes : un espace de discussion et de vote a été mise en place rapidement, même si cela n'est pas parfait cela a le mérite d'exister et d'ainsi rendre tangible ce projet :
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Agora Territoire Numérique
(en haut à droite cliquer sur LOGIN pour créer un compte
ou s'enregistrer avec un compte Google, Twitter ou Facebook)
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vendredi 21 février 2014

Numérique et démocratie participative

Le numérique est un formidable outil de communication, vecteur d'informations bien sûr il est aussi catalyseur d'échanges et de collaboration au point qu'il permet de changer notre façon de travailler, de nous ouvrir aux autres et à d'autres modes de pensée ou de production, mais il agit aussi plus profondément encore sur notre rapport aux autres et à nos institutions.

Le citoyen a maintenant la possibilité de pouvoir s'informer auprès de ses collectivités de proximité, de remplir en ligne des formulaires, de contacter directement certaines administrations, d'avoir accès à des données publiques, de consulter les compte-rendus, etc. Mais au-delà de la relation à l'administration, c'est le rapport aux élus du peuple qui se modifie peu à peu. Ceux-ci peuvent mettre à contribution cet outil pour faire œuvre de transparence sur leur vie au service des citoyens (voir l'exemple du député Christophe Castaner) et de pédagogie dans leur projet politique (par exemple les videos sur la réforme des rythmes scolaires).

Dans ces temps de crises (économiques, sociales, sociétales) le "tous pourris" progresse au sein de la population française, aux élus de se saisir de ces outils pour les mettre au service non pas uniquement d'une communication de promotion de ses actions mais aussi et surtout afin de renouer le lien si fragile et précieux entre citoyens et élus du Peuple.

Pour cela une ligne directrice, ou plutôt une trajectoire :

Information ==> Consultation ==> Echanges ==> Coproduction / Codécision

Avec à chaque étape de ce processus à moyen terme, des outils spécifiques et des procédures différentiées (voir le dossier de la Région Nord Pas de Calais). De même certains labels comme celui de "Ville Internet" dont on fête cette année les 15 ans et permettent de baliser les étapes nécessaires à l'appropriation par la collectivité de ces outils et surtout de ces USAGES.

Mais le chemin est encore très long à parcourir quand on regarde par exemple les expérimentations de Démocratie liquide ...


lundi 21 octobre 2013

Texte de Benoit de Souza sur le "vivre ensemble" à Digne-les-Bains



Digne les bains « vivre ensemble »
Il faut passer d’une démocratie d’opinion à une démocratie adulte.

Construire une Equipe qui donne le sens de « vivre ensemble », où les relations entre les humains ne sont pas systématiquement monnayées ou « marchandisées ». Alors que dans l’état actuel des choses ce comportement de défiance, l’inégalité germe très vite, le plus fort fait la loi, l’apparence, la caste et le carnet d’adresse priment sur la compétence, le « chacun pour soi » se généralise : anonymat, isolement, « sauve-qui-peut » ; il se traduit aussi bien au niveau individuel qu’à celui de la famille, de la commune, de la région, de la nation.

Maintenant, je me prends à rêver d’un modèle de politique totalement innovante dans lequel nous vivons, de nos communautés humaines, et aussi de l’homme en tant qu’individu et citoyen, de sa motivation profonde et de ce qui le relie aux autres. L’envisager comme fondement d’une approche politique privilégiant les valeurs et d’un modèle d’engagement qu’il nous faut refonder, en opérant une révolution copernicienne, en changeant l’axe central : remettre l’homme au centre, à la place de l’argent.

Cela peut être aussi le fondement d’une conduite politique nouvelle pour Digne . De manière à voir si l’on va dans un sens du bien commun, de la construction positive, du consensus. Il ne s’agit ni d’angélisme ni de pur altruisme. L’organisation sociale et politique la mieux à même de porter ce projet humaniste est la démocratie qui permet de construire l’Homme, reconnaît sa place en tant que citoyen autonome libre de corps et de pensée, ayant une conscience et une capacité de jugement, responsable de ses actes moralement. La démocratie donne la parole et le pouvoir au citoyen, pouvoir qu’il organise en le déléguant et en le contrôlant. Elle suppose idéalement que le citoyen bénéficie d’une transparence de l’information, d’un accès aux connaissances et à l’éducation. Il s’agit d’une démocratie proche du citoyen, qui l’informe sur les problèmes du pays, lui explique les solutions proposées et lui donne les moyens de s’exprimer.

Les valeurs sont des valeurs de confiance, de respect, de tolérance, d’authenticité, de transparence, de justice et de solidarité. Ainsi ces valeurs s’opposent au matérialisme qui gangrène nos statut (comme ceux… ACTUELLEMENT) !

J’espère que les puissants politiques et les partis eux-mêmes adhéreront à ces valeurs, réaliseront qu’elles seules peuvent porter le progrès en nous même, sauver le devenir même de notre ville et donner sens à notre existence. Il s’agit également de protéger nos racines, notre identité, nos traditions, notre culture et nos langues régionales.

Je rêve 
Ou le pouvoir du citoyen ne doit plus être limité à la désignation de ses dirigeants par son suffrage, qui ensuite décident sans lui rendre de comptes… ou à sens unique. Le statut du citoyen doit changer, il doit être acteur et non plus figurant dans la concertation. Le conflit est sain, car permet l’expression des attentes et dénoue les tensions. La contradiction renforce ainsi l’autorité et donne légitimité à son exercice.

Faire de la politique autrement. Il s’agit de faire valoir en priorité le fond des sujets, plutôt que de se laisser influencer par des questions de ralliement.

Favoriser l’intérêt général, la cohésion sociale, la cohésion des familles, l’élévation spirituelle et la qualité relationnelle, ainsi que la préservation de l’environnement qui sont des notions qualitatives, plutôt que la recherche du profit matériel.

Donner priorité à l’éducation et à tout ce qui peut favoriser l’égalité des chances.
Redéfinir le périmètre et le niveau de responsabilité de la ville de Digne 
Protéger les faibles, les plus démunis socialement tout en favorisant la mixité sociale.
Favoriser la création, qu’elle soit du domaine de l’innovation scientifique, de l’entreprise, du domaine artistique.
Proposer des formes nouvelles de structures entrepreneuriales alternatives aux structures capitalistiques dans lesquels les actionnaires recherchent du profit à court terme plutôt que le développement durable de l’entreprise.
Protéger la terre pour protéger l’Homme et l’Humanité.
Favoriser le lien social et la solidarité intergénérationnelle 
Et pour finir, enraciner ces modes de fonctionnement et de pensée en ouvrant des ateliers de réflexion citoyens.

B. de souza .

vendredi 5 avril 2013

Offshore Leaks - Les révélations du Monde


Après Jean-Jacques Augier et Elie de Rothschild voici les premières révélations du Monde grâce aux fichiers de l'ICIJ sur les activités de certaines banques françaises permettant l'évasion fiscale : la BNP Paribas et le Crédit Agricole en action ...


Il faut le répéter et le marteler : la fraude fiscale et le système offshore sont les ennemis de la démocratie.

vendredi 22 mars 2013

Sarkozy, Cahuzac, Lagarde, Tapie : Indépendance de la Justice


Alors que la mise en examen de Nicolas Sarkozy par rapport à l'affaire Bettencourt fait pousser des cris d'orfraie à certains ou à d'autres, que les affaires Cahuzac, Lagarde-Tapie suivent leur court, il me semble qu'il est bon de rappeler que l'indépendance de la Justice, au même titre que la liberté de la Presse, permet l'existence de contre-pouvoirs nécessaires pour la manifestation de la vérité.

Le système actuel est loin d'être parfait, je ne suis pas naïf à ce point, en particulier par rapport à l'indépendance du Parquet par rapport au Garde des Sceaux et à la Cour de Justice de la République (de ce côté-là François Hollande propose sa disparition), mais il est nécessaire à la bonne santé de la Démocratie : "le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple".

A bon entendeur ...