lundi 20 juin 2011

Quel est le sens de mon engagement au Parti Socialiste ?

J'ai pris un peu le temps de me poser à moi-même cette bête question :

Pourquoi je soutiens le Parti Socialiste ?

Petit retour en arrière : je ne me suis éveillé à la politique qu’après le 21 avril 2002. Le parti de l’extrême droite au second tour de la Présidentielle ; Jean-Marie Le Pen au second tour de la Présidentielle ; le Front National, parti antisémite et xénophobe au second tour de la Présidentielle ! Le choc.

Pour beaucoup de ma génération et moi en particulier, en 1995 la marionnette des Guignols de l’Info avait enfin obtenue son « boulot de dans deux ans » qui était squatté par Kermit la Grenouille du Muppet-Show depuis quasiment ma naissance, j’étais alors au lycée et ne me sentais pas concerné par la politique du tout.

J’ai d’ailleurs mis plusieurs années après ma majorité avant de me faire inscrire sur les listes électorales, non par acte de rébellion mais simplement parce qu’à cet âge-là le « il faut t’inscrire, c’est ton devoir » vous passe allègrement par-dessus la tête. Alors que si l’inscription avait été automatique à ma majorité, je serais allé voter aux différentes élections.

Après le boxon de la dissolution de l’Assemblée et une cohabitation Chirac – Jospin, il semblait très probable que la Gauche allait obtenir une seconde fois les clefs de l’Elysée. J’étais en école d’ingénieur et les débats politiques chez les informaticiens ne passionnent pas les foules autant que dans certaines facultés universitaires. Finalement Jospin est éjecté au premier tour et Chirac réélu « confortablement » devant Le Pen. Est ensuite venu le temps des questionnements afin de comprendre la vie politique française. Gauche ? Droite ? Centre ? Extrême ? Est-ce que cela veut dire quelque chose ? Les politiciens ne se ressemblent-ils pas tous ? Et bien non, entre révolutionnaires, réformistes, démocrates, libéraux, écologistes et autres courants politiques il faut choisir en fonction de la vision de la société que l'on a et celle de l'avenir que l'on veut atteindre.

2006, entré dans la vie active je suis avec intérêt les primaires socialistes : Fabuis, Strauss-Khan et Royal. Du débat, des idées et surtout des formations à l'autre bout de la France avec des gens venant des quatre coins de l'hexagone qui m'ont fait découvrir le débat politique jusque tard le soir. Qu'est-ce que la politique sinon une confrontation d'idées liées à une vision (partagée ou pas) de la société ? Ce que je retiens de cette Présidentielle : le discours républicain de Bayrou et le danger de la dette, l'envie de Ségolène Royal qui mettait sur la table des sujets d'importance, Nicolas Sarkozy qui met en avant son discours sécuritaire, Le Pen peut audible, Besancenot avec un très bon score pour l'extrême Gauche. Pour le second tour Ségolène Royal avait sa chance mais c'est Nicolas Sarkozy qui est finalement élu Président de la République ...

Depuis quatre ans se sont écoulées, les échéances électorales se rapprochant je me suis posé la question :

comment agir davantage pour influer sur les élections à venir qu'en allant voter ou poster sur un blog ?

A force de débat et de lectures, je me suis forgé un début de vision de la société dans laquelle je vis et je me suis de plus en plus rapproché des idées défendues par la famille politique socialiste. Alors pourquoi pas sauter le pas et essayer l'aventure militante ? Banco !

J'ai alors fait le choix d'adhérer au Parti Socialiste et j'ai rejoins une Section nouvellement créée à laquelle j'ai été présentée le 10 Juin, la section PS de La Javie. La suite au prochain épisode ...

4 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je voulais savoir comment tu t'es rendu compte que tu adhérais plus aux idées du parti socialiste qu'à celles d'un autre parti ? Je te pose la question, car je me pose la question; parce que lire leur programme peut éventuellement me faire voter en leur faveur et parce que je n'ai pas d'autres programmes sous la main pour me donner envie de voir ailleurs, j'adhère de fait à leur parti lors des élections. Mais peut être un autre parti me conviendrait mieux ??
    Comment as-tu arrêté ton choix ?
    merci :)

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  2. Pour moi c'est assez simple : les enjeux sociaux et écologiques priment. La politique c'est comme la religion ou l'économie, c'est une croyance.

    Et nous savons tous ce à quoi conduisent les guerres de religions...
    Ce qui domine encore nos esprits (ce n'est plus Dieu?!) c'est la peur de la dette, la peur de l'Autre, la peur de perdre un mode de vie familier, et cette Peur nous fige dans des comportements et schèmes qui nous font perdre le sens de valeurs simples et du bon sens.

    Nous sommes déresponsabilisés, coupables de naissance, noyés dans la masse, dans des informations sans queue ni tête, nous sommes assommés d'idioties, ont nous promet le bonheur dans la consommation, dans la possession, et au final nous sommes appauvris psychiquement, spirituellement, humainement et même financièrement.

    Nous sommes volontairement maintenus dans un état où la réflexion et l'action nous paraissent idiotes et dangereuses; où notre imaginaire est bridé et bordé de fadaises, où seuls des professionnels de la vie politique peuvent penser et définir le monde qui sera le notre.

    Nous en sommes arrivés au point de devenir volontairement les acteurs de notre propre aliénation. "Big Brother", la blague du "Siècle"!!! Chacun de nous participe, un peu plus chaque jour, à son propre fichage, à définir un peu plus précisément dans quelle case il rentre le mieux, sans y voir de problème. On aurait voulu nous l'imposer par la force, ça n'aurait pas marché. Le spectre du dictateur aurait mis les consciences en ébullition, mais là... nous sommes seuls face à nous même, à notre égo! On pense être maître de la situation et exercer pleinement notre libre arbitre... entre deux fils de la Toile.

    Et puis on oublie peut-être un peu vite que les dictateurs arrivent rarement là où ils sont par hasard! Mais pourra-t-on encore reconnaître le vrai visage de la dictature? En a t-on seulement déjà été capables?

    C'est une mascarade : nous savons d'ores et déjà que l'affrontement de 2012 se jouera entre les deux grands partis historiques. Gauche ou droite, choisis ton camps!

    On nous rabâche que les extrêmes sont dangereux pour la démocratie (on n'est pas en oligarchie?!)ça a d'la gueule le FRONT RÉPUBLICAIN (non?!), que le centre ça n'existe pas, que les écolos sont gentils mais on a déjà oublié le drame de fukushima, au profit d'une affaire de moeurs...

    "On" nous conditionne pour que notre vision du monde soit, au final, manichéenne. C'est un peu l'histoire des points disposés en carrés à relier entre eux en un nombre limité de segments de droite... La solution ne se trouve pas dans le carré mais en passant par l'extérieur, et c'est ça qu'on nous force à occulter.

    Après, à y regarder de plus près, on peut se demander qu'elle est leur vision "du monde véritable" (et "véritable du monde") : s'excuser de rouler en Porsche (en expliquant que ça n'est pas la sienne) ou affirmer que seuls ceux qui portent une Rolex ont réussi dans la vie...

    Des hommes et des femmes qui se fréquentent depuis leur plus jeune âge qui ont les mêmes cercles d'amis, les mêmes connaissances, qui se partagent le pouvoir et qui décident ensemble de ce que sera le monde demain...

    J'ai l'impression que les deux minutes que je prends pour signer les pétitions d'Avaaz ou de Greenpeace sont plus utiles et pertinentes que de réfléchir à savoir si je préfère prendre la pilule bleue ou la rose! Ça reste une pilule (et vu ce que l'on sait désormais des médicaments "y faudrait mieux faire gaffe").

    Réfléchissons par nous mêmes, croyons en nos idéaux, et battons nous pour ce qui fera de nos enfants des êtres libres.

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  3. @vd11 : j'ai fait au commencement bêtement comme toi : par les programmes ! A chaque élection législative ou présidentielle je lisais systématiquement les programmes de TOUS les candidats (même les plus improbables). Même si c'est réducteur comme vision de la politique, la synthèse des programmes est un premier pas pour comprendre le grand cirque politique.

    Mais c'est la question que se pose beaucoup de monde, tiens dernièrement : http://intox2007.info/?p=678

    Après il faut allez plus loin, essayer de comprendre le "logiciel" de chaque grande tendance politique, pour ça j'ai lu par exemple "L'histoire des idées politiques" (dont il faut que je fasse la critique d'ailleurs), mais sans allez jusque là (ou essayer de comprendre toutes les différences entre toutes les motions du PS par exemple), la lecture des programmes complets de chaque famille politique disponibles sur leurs sites Internet d'ailleurs.

    Sinon tu peux aussi prendre 10 minutes et faire le Politest http://www.politest.fr ça marche assez bien. En répondant à 12 questions tu es placé sur trois axes : l'économique et le social
    / les manières de vivre / l'identité et la responsabilité. Puis les compare aux tendances des partis politiques. Pour moi par exemple ça a donné : 1. PS - 2. EELV - 3. MRC.

    Cela peut te donner une première tendance pour approfondir les propositions des partis politiques.

    En plus du programme politique, c'est aussi la manière démocratique du PS d'aborder les différentes tendances qui le compose, qui m'a fait sauter le pas : motions et congrès de synthèse, primaires ouvertes ; de l'extérieur ça donne une impression brouillon (pour pas dire bordélique), mais c'est un vrai processus démocratique qui prend sa source dans chaque Section du PS (je ferai un billet là-dessus d'ailleurs).

    Donc en un mot : courage ! T'as du boulot sur la planche !

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  4. @DooM : vivre en société, c'est forcément vivre avec des règles (même en communauté au fin fond de la pampa), qu'est-ce que la République sinon un ensemble de règles qui régissent notre quotidien et permettent au Peuple d'élire ses représentants démocratiquement (même si des biais existent - tout n'est pas parfait loin de là).

    Nous sommes dans un système de démocratie représentative mais il ne tiens qu'au citoyen de prendre sa place dans le débat de la chose publique. Démocratie participative, initiatives populaires, pétitions, associations, ONG sont nécessaires et complémentaires à la bonne marche de la société. Après l'indignation doit venir le temps de l'action et de l'engagement, que se soit dans un parti politique, par le biais d'un tiers (ATTAC, Greenpeace, Amnesty International, Restos du coeur ...), ou de manière citoyenne grâce aux associations 1901.

    L'Education de nos enfants et du Peuple en général doit être la priorité numéro un. Chaque citoyen doit être capable de comprendre le monde complexe qui l'entoure, et décider en conscience de ce qu'il veut pour l'avenir. Je ne pense pas que ça soit une des priorités du gouvernement actuel ou alors je n'ai pas assez regardé la télévision dernièrement ;-).

    Deux exemples seulement : la France à le taux d'encadrement scolaire le plus bas de l'OCDE (http://www.liberation.fr/societe/01012319912-la-france-a-le-taux-d-encadrement-scolaire-le-plus-faible-de-l-ocde) / à la rentrée 2012 les terminales scientifiques auront hitoire-géo en matière facultative (http://www.rue89.com/2009/11/23/lhistoire-geo-victime-de-la-reforme-du-lycee-de-luc-chatel-127111)

    Sans allez plus loin ceci en dit long sur la volonté du gouvernement d'éclairer le Peuple ! Alors que le printemps arabe a commencé par le soulèvement des jeunes tunisiens instruits avant de faire caisse de résonance dans l'ensemble de la société, de la même façon que la Révolution Française a été impulsée par la petite bourgeoisie qui trouvait un écho dans les classes sociales les plus défavorisées par le système en place.

    Je ne suis pas ni un adepte du complot ni un manichéen, je pense au contraire que le monde qui nous entoure est de plus en plus complexe est que tout doit être fait pour que l'Homme prenne son destin entre ses mains et exerce son libre-arbitre. Seulement à l'heure de la globalisation et de l'information 24h/24, même les journalistes sont gargarisés de communiqués de presse et n'ont plus le temps d'analyser les informations qui leur arrivent en continu !

    Bref pour reprendre ta conclusion :

    Réfléchissons par nous mêmes, croyons en nos idéaux, et battons nous pour ce qui fera de nos enfants des êtres libres.

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