lundi 23 mai 2011

Sarkozy ami de l'Internet ? e-G8 Inside !

Aujourd'hui s'ouvre le G8 électronique voulut par notre Président, petite revue de détails :

Objectif : "Éclairer et nourrir la discussion des chefs d’Etat et de gouvernement du G8 d’une vision des acteurs du web sur l’importance et l’impact d’Internet dans la société et l’économie". Pour cela des propositions concrètes (à visée économique) seront remontés aux Chefs d'Etat du G8

Date et lieu : 24 et 25 mai à Deauville, juste avant le vrai G8 qui aura lieu les 26 et 27 mai, toujours à Deauville.

Personnalités attendues : Mark Zuckerberg, fondateur du réseau social Facebook - Eric Schmidt, président de Google - Jeffrey Bezos, PDG d’Amazon - Rupert Murdoch, président de News Corp. - Xavier Niel, fondateur d’Iliad (Free) / Le tout présidé par Maurice Lévy, président du directoire de Publicis.

Moyens mis en œuvre : Budget de 3 millions d'euros le tout managé par Publicis qui a été choisi sans appel d'offre par le gouvernement.


Qu'en penser ? : Les sommets économiques se suivent et se ressemblent, pourtant ce sommet sur l'Internet, organisé peu de temps après le printemps des révolutions arabes, aurait pu et du être autre chose. Mais notre Président en a finalement décidé autrement à l'approche de 2012 en prenant un virage à 180° pour aller vers le tout sécuritaire dans tous les domaines.

Souvenez-vous l'année dernière du plaidoyer de Bernard Kouchner sur l'universalité de l'Internet, un projet de réunion internationale pour fin 2010 est préparé pour « protéger les défenseurs des droits de l’homme [qui] utilisent Internet », les aider à maîtriser les « technologies de contournement […] pour permettre des communications non filtrées » et « étudier la possibilité d’étendre aux blogueurs le régime de protection normalement réservé aux journalistes ».

Réponse du Président de la République : NIET ! L'Elysée veut un "Internet civilisé", et la réunion deviendrait « l’occasion de promouvoir les initiatives de régulation, en particulier la loi Hadopi ». D'ailleurs le nombre de chercheurs, d'ONG ou de personnalités liées à l'éducation ou à la société civile parait bien maigre, vu que pour être parmi les intervenants principaux il fallait débourser entre 100 000 et 500 000 euros.

Bref les Droits de l'Homme, bof, bof ... Allez une petite table ronde avec une activiste égyptienne en deuxième journée en parallèle avec deux autres tables rondes passe encore. Par contre l'impact économique et le futur de l'Internet en terme de technologies nomades, monétiques, publicitaires, culturelles, ça oui !

Bref rien de nouveau sous le soleil, de Kouchner au gouvernement il ne restera rien (mais qui croyait en la politique d'ouverture de notre Président ?), et les aspects liés au respect de la vie privée, des Droits de l'Homme ou de gouvernance du web seront relégués au second plan pour laisser la place à des initiatives liberticides au nom de la lutte contre le piratage, la porno-pédophilie et le cyber-terrorisme.

On parle maintenant d'un "Espace Schengen numérique", comme quoi le repli sur soi en temps de crise a de beaux jours devant lui, autant dans le réel que dans le virtuel.

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