dimanche 17 juillet 2016

Nice et Saint-Etienne du Rouvray

Le Front National fait feu de tout bois depuis l'attentat terroriste de Nice sur des thèmes sécuritaires et identitaires, au point d'en devenir indécent ... Mais ils ne sont pas les seuls :



Sans aucun égard pour les trois jours de deuil national (sans même parler de l'union nationale), ce fut un festival qui, dans des conditions moins dramatiques, serait risible tellement on se rapproche du discours de Donald Trump et de sa promesse de retour de la sécurité aux Etats-Unis dès le premier jour de sa prise de fonction.

La situation est périlleuse et la République ne doit pas faillir, mais hélas le démon de la politique politicienne et la volonté de faire le buzz donne une triste image de notre classe politique. De quoi faire une overdose entre les polémiques stériles sur les responsabilités par rapport à l'attentat de Nice (les responsabilités seront nécessairement partagées entre collectivité et services de l'Etat), la remise en cause de l'indépendance des journalistes sur le traitement de l'information (avec forcément une belle théorie du complot en arrière plan), les accusations de laissé-faire et de laxisme (comme si les forces de l'ordre et de renseignement et les juges antiterroristes ne faisaient qu'attendre le prochain attentat), les propositions surréalistes ou irréalistes (Guaino et ses lance-roquettes, l'incarcération de tous les fichés S avec la création d'un Gantanamo à la française) ... Alors que certainement ceux qui polémiquent doivent être bien content de ne pas être aux manettes dans cette période de violence et de radicalisation des esprits.

Bien sûr qu'il faut encore et encore remettre l'ouvrage sur le métier en matière de sécurité et en particulier de terrorisme car la situation est complexe, changeante, en perpétuelle mutation et que nous français ne sommes pas prêts (et nous ne le serons jamais) à sacrifier nos libertés fondamentales (Droit de l'Homme, libertés publiques et politiques) et annexes (partager, découvrir, apprendre, choisir ...). La Nation française est une construction historique sur ces valeurs issues des Lumières bien plus que sur le seul fait de manger du porc et boire de l'alcool. Et c'est au nom de ces valeurs qu'il faut mener une vrai lutte sur deux fronts contre l'influence néfaste de cette idéologie mortifère : se battre à la fois sur les causes et les conséquences ce que beaucoup laissent de côté pour se focaliser uniquement sur les conséquences qui permettent de faire le buzz à moindre frais.

Les enjeux sont colossaux face à la radicalisation de deux composantes qui se renforcent l'une - l'autre : l'islamisme radical et l'ultra-droite au point que les services de renseignement français soient obligés de déplacer des moyens de la lutte contre le terrorisme islamique vers la surveillance de groupes d'extrême-droite ... dans le genre contre-productif cherchez l'erreur ...

Au delà des réponses à court terme que chacun décrit en large et en travers (et pour lesquels il faut faire le tri en fonction de deux critères : l'Etat de droit qui régit les droits et devoirs de chacun et l'efficacité), à mon sens une seule réponse est pertinente sur les causes profondes de cette fracturation de notre société : l'engagement citoyen et l'éducation pour permettre l'espérance.

D'ailleurs les demandes affluent concernant la réserve citoyenne (auprès des armées mais aussi de l'Education Nationale) et la mise en place d'une Garde nationale fait son chemin. Non le civisme n'est pas mort dans ce pays, mais il faut du temps pour que les choses arrivent à se mettre en place.

Pour l'éducation de nombreuses choses sont faites au niveau des établissements

Et il faut le redire encore et encore : notre ennemi commun c'est l'inhumanité, notre force est composée des liens qui nous unissent les uns aux autres, ils veulent nous détruire, construisons ensemble inlassablement, chacun à notre niveau, la République.

« Les déchirements français font partie du plan de Daech » Par 

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